Qui se souvient de Lemdjahdine et des sacrifices ?

Le FFS est un parti pacifique, moderne et démocratique. Sa création est le résultat du coup de force de Ben Bella et de ses amis qui ont dévié la révolution pour laquelle les Algériens et les Algériennes se sont sacrifiés. Apres l’indépendance, notre pays s’est retrouvé dévasté par une guerre désastreuse qui a laissé des millions de veuves, d’orphelins, de villages détruits avec 1 500 000 Chouhadas.
Au lieu d’honorer les sacrifices de notre peuple, ce groupe n’a pas hésité a confisquer notre indépendance au profit d’un pouvoir sans partage et anti populaire. L’assemblée constituante dévoyée, la constitution a été rédigée par un groupe d’amis assoiffés de pouvoir pour s’imposer au peuple par la force des armes. Des hommes et des femmes qui venaient de sortir d’une lutte atroce contre le colonialisme n’ont pas accepté cette trahison des promesses de novembre et de la plate-forme de la Soummam par la déviation de la révolution et l’élaboration d’une constitution au mépris de la volonté populaire. C’est dans ce contexte que le Front des Forces Socialistes a été créé afin de lutter pacifiquement et politiquement pour le rétablissement de la souveraineté du peuple. Ben Bella et ses amis imposteurs n’ont pas hésité à réprimer sauvagement ces partisans du pluralisme, du combat pacifique et de la démocratie. La chasse aux militants du FFS a été lancée.
Pendant la période 1963-1965, beaucoup se sont retranchés dans des maquis. Des batailles ont eu lieu. L’une de ces batailles épouvantables a eu lieu à Lamdjahdine ( At jennad, wilaya de Tizi Ouzou) qui est restée encore vivace dans la mémoire des anciens militants du FFS, parmi eux on peut citer Dda Boudjema Tarihant et Dda Mohand Oufourou qui nous racontent cet évènement historique.
La bataille de lamdjahdin,
Octobre 1964-Octobre 2018. Plus d’un demi-siècle est passé (54 ans) sur l’un des événements historiques les plus marquants et non moins, douloureux de la résistance armée du FFS face à la dictature du tandem Ben Bella- Boumediene (1963-1965).
54 ans sont passés, mais les souvenirs restent vifs et les émotions aussi.
C’est lors d’une matinée froide du 20 octobre 1964, sur les hauteurs des Ath Jennad, au lieudit Tizi-Bounoual au nord du chef-lieu communal de Timizart que s’est déroulée la bataille de Lemdjahdhin opposant les éléments de Ben Bella et les résistants du FFS. La bataille a fait huit morts, quatre détenus et un blessé dans le rang des résistants, selon les témoignages de survivants.
« C’était une matinée glaciale et morose que celle du 20 octobre 1964. Deux bataillons de Benbella se sont croisés sur l’actuelle RN71 au lieudit Tizi Bounoual, ils cherchaient les militants du FFS ! C’était environs 8H du matin.
Un soldat suivait les traces de pas laissés par une section qui se dirigeait vers l’intérieur du maquis. Mais nous avions reçu l’ordre de ne pas attaquer les premiers, et de ne riposter qu’en cas d’attaque.
Bref, le coup est parti et durant près de sept heures (du 8h à 16h) on a échangé les coups de feu avec notre adversaire qui nous a été nettement supérieur en nombre et en armement. Huit de nos compagnons sont tombés au champ d’honneur et quatre d’entre nous ont été pris vivants en plus d’un blessé que nous avions secouru tant bien que mal ! » Se souvient Mohand Oufourou, un rescapé de la bataille, qui garde encore le souvenir dans ses détails les plus fins.
Ce sont des faits méconnus ou totalement inédits, un témoignage riche en vérités et en émotions portant sur une période douloureuse et volontairement omise de l’histoire officielle de l’Algérie, que des acteurs ayant participé à l’événement nous livrent sans concession.
Oufourou Mohand, Boudjemàa Tarihant, Djouadi hand … et tant d’autres jeunes militants démocrates résolus et convaincus de la justesse de leur cause, ont pris les armes et (re)monter dans les maquis pour répondre à ceux qui ont confisqué l’indépendance de l’Algérie aux Algériens. « Notre combat est une réponse au coup d’état constitutionnel perpétré par le clan Oujda. Ce n’était que la continuité du combat mené par les moudjahiddine qui ont libéré l’Algérie du joug colonial. » Souligne Tarihant Boudjemàa, l’un des blessés de la bataille.
Dda Boudjemàa se souvient de cet événement avec forte précision, il fut blessé et ne doit sa survie qu’au secours de la population, « au cours de la bataille, je fus blessé par un tir de mortier qui toucha mortellement un camarade aposté près de moi. Face à la lourde offensive de notre adversaire, on a décidé de nous replier dans les buissons denses d’Iadjemat. Pendant trois jours, je fus abrité chez un ami au village Bougdama avant qu’on me transporte à dos d’âne vers une autre cache au village …… où un jeune infirmier de Taguersift venait presque quotidiennement soigner mes blessures durant un mois. C’est pour dire que la population locale était de notre rang et nous a été d’un grand soutien, » témoigne-t-il.
Da Boudjemàa garde toujours le souvenir de ses compagnons tombés au champ d’honneur. Des jeunes militants qui ont consenti le sacrifice suprême pour défendre la liberté de l’Algérie arrachée au prix fort de la France coloniale mais, que des usurpateurs ont confisqué aux Algériens au lendemain de l’indépendance.
Le bilan des affrontements est terrible ! 484 morts et plus de 3000 personnes arrêtées. Des centaines ont été torturés et certains disparus.
Plus d’un demi-siècle après cette guerre menée par le duo Ben Bella-Boumediene contre les militants du FFS que l’Etat Algérien s’obstine toujours à ignorer, la nation est interpellée dans son honneur et l’Algérie doit reconnaître d’une manière officielle et rehausser les noms de ses premiers martyrs de la démocratie.
Le FFS continue de revendiquer la réhabilitation morale et matérielle des martyrs tombés au champ d’honneur entre 1963-1965. Le projet de loi est sur le bureau de l’APN.
Sur le lieu de la bataille de Lemdjahdhin à Tizi Bounoual, les militants de la section FFS du Timizart ont érigé une stèle commémorative ornée par les noms de ces valeureux martyrs, afin que nul n’oublie leur sacrifice.
Gloire à nos martyrs
Ramdane TAHANOUT
Le processus constituant comme alternative à l’impasse multidimensionnelle