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Home›Actualité›Note de lecture – La prière et l’épée. Essais sur la culture arabe. Adonis

Note de lecture – La prière et l’épée. Essais sur la culture arabe. Adonis

By librealgerie
10/05/2017
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PAR BENYASSARI

 

L’œuvre poétique d’Adonis est reconnue à l’échelle du monde et elle serait la plus marquante de notre temps. Elle est dans son déroulement récent, une sorte d’introspection sur l’acte d’écrire et ses enjeux. Les essais de ce livre, « offrent la quintessence d’une pensée attentive » qui rappelle que « la défense de la dignité humaine et de la démocratie commence par le respect absolu des facultés créatrices de l’homme ».

Ce livre par son caractère, tranche sur « les études historiques, sociologiques ou politiques, qui ont voulu rendre compte d’une façon extérieure des réalités du monde arabe ». Le challenge de cet ouvrage, c’est d’offrir « la pensée d’un grand créateur arabe sur le monde d’où il est issu ».

Il y a une introduction originale d’Anne Minkowski qui situe l’ouvrage « aux grandes lignes d’un héritage culturel et poétique souvent méconnu, et une analyse de l’emprise qu’exercent, sur la société islamique, par leur alliance permanente, la religion et le pouvoir, la prière et l’épée ».

 

 

Deux ennemis sont mis à l’index par le grand poète et qui d’une certaine manière, ont des intérêts qui convergent « les interdits qui pèsent sur la culture arabe et l’hypocrisie de l’Occident ». Soucieux de saluer tous les courants les plus novateurs de la pensée arabe, notamment la mystique arabe, Adonis livre là, un ouvrage capital pour la compréhension de notre propre culture et « pour la perception de ce que les deux rives de la Méditerranée ont apprendre l’une de l’autre ».

  Le choix des textes et la présentation, sont l’œuvre précieuse de Wade Minkowski. On ne connait de l’œuvre d’Adonis, que celle liée au poète, lui qui a été tour à tour, enseignant, journaliste, directeur de revue, puis fonctionnaire international. Adonis, reste quand même envers et contre tout un poète. Derrière le poète invétéré, se profile un homme aux multiples facettes. Un homme qui incarne avec beaucoup de subtilité et d’originalité, « une culture bien précise : la culture arabe et musulmane ».

Il porte collée à la semelle de ses souliers, une indécrottable filiation jusqu’aux bouts des ongles. Il cultive avec beaucoup de dextérité cet attachement au pays qui la vu naître et celui où il a été éduqué : la Syrie et le Liban. Voyageur impénitent du dernier siècle, il s’est attaché de fort belle manière, la culture occidentale et « ce faisceau de circonstances, confère à sa pensée une dimension tout à fait unique ».

C’est la première fois pour ainsi dire, que le témoignage d’Adonis, est perçu, au-delà des études spécialisées historiques, sociologiques, religieux et autres, comme « un témoignage de l’intérieur le témoignage d’un poète qui nous prête ses facultés de perception et d’analyse pour comprendre un monde dont il faut avouer, que nous ne connaissons que bien peu, ce peu étant généralement le ricochet en surface d’une information médiatique portant sur l’actualité du moment, et non pas le fruit d’une réflexion longuement méditée ».

La question de la démocratisation ou pas de l’Orient, est au cœur des interrogations que suscite l’ouvrage. Cela reste, un peu le rêve impossible des intellectuels arabes qui, très tôt ont pris le chemin de l’exil, pour essayer de voir par quel biais ou par quel versant aborder cette question qui a taraudé et qui taraude encore toutes les intelligentsias arabes, toutes générations confondues.

  Comment se positionnent ainsi, ces deux protagonistes importants de l’histoire humaine des deux rives de la Méditerranée. Dans la conjoncture de ce début du siècle troublé « il paraît indispensable d’être mieux outillé pour suivre l’évolution des rapports entre un Occident laïc et démocratique, comme il le prétend et un Orient qui, malgré les apparences affligeantes que revêtent quelques pays en proie aux extrémismes de tous bords, le deviendra sans doute un jour ».

La voix d’Adonis, serait-elle annonciatrice de cette aurore qui tarde à se lever, pour une partie de l’humanité que l’histoire a fini par qualifier de « cohorte des indignés » ? Au Proche-Orient, « le témoignage d’un poète est capital ». Sa voix, porte plus qu’ailleurs et le semis dans une terre si fertile, finira par germer. La dynamique des révoltes dans la région arabe qui a déferlé en ce début de siècle, sur nombre de pays est un signe précurseur.

Le mérite d’Adonis, de sa poésie et peut-être de toute son œuvre, est d’ouvrir une piste pour une remise en cause éclairée de tous les dogmes qui paralysent la dynamique des sociétés arabes et « tout ce qui touche à l’esprit, y compris la poésie ». C’est un travail de réflexion et de réévaluation qui traverse de part en part toute l’œuvre.

En 1961, « il avait amorcé avec le Poète arabe face à l’héritage, une communication qui avait eu un grand retentissement dans le monde littéraire arabe. Avec Poésie et désert, une introduction à la poésie préislamique, d’une vaste anthologie de la poésie arabe ».  Cette relecture « du legs traditionnel, ces premiers textes ont été à l’origine de  ce que l’on pourrait appeler une nouvelle critique ». Dans ce chœur restreint, la voix d’Adonis a une portée particulière.

De tout temps, dans la culture et les sociétés arabes, le témoignage d’un poète a eu une importance considérable. Le poète, est le chantre de l’individu libéré des pesanteurs de sa société. Il est le porte-voix, de ce qui a trait « à la vie de l’esprit, y compris la poésie ». L’expérience poétique, a marqué une rupture dans la poésie arabe. Après « la parution des trois volumes qui forment Le fixe et le mouvant, plus rien ne pouvait être comme avant dans le domaine de la théorisation de la poésie arabe ».

Dans l’essai, il y a comme un patchwork qui rassemble à la fois les préoccupations intimes de l’auteur et sa propre recherche créatrice. Il y a aussi tous les éléments qui introduisent « aux données historiques qui conditionnent les attitudes prévalant aujourd’hui vis-à-vis de la pensée et de la poésie dans le monde arabo-musulman.

La démarche du poète, apparait parfois emprunte de pédagogie et fait ainsi de l’œuvre quelque chose « destinée non seulement aux arabisants et aux arabophones, mais à toute personne qui voudrait comprendre un univers culturel différent, un univers qui reste une terra incognita ».

Adonis ne s’en prend pas à « l’Islam en tant que foi et religion ». Il dénonce néanmoins « le monolithisme des institutions qui en découlent et leur utilisation à des fins tyranniques aussi bien par ceux qui font mine de séparer le sacré du séculier que par les traditionnalistes orthodoxes ». Il n’épargne pas non plus « les Occidentaux qui n’arrivent pas à comprendre les enjeux au-delà des questions économiques et en arrivent ainsi à soutenir des régimes qui oppriment leurs populations minoritaires et privent de liberté, tous les opposants ».

Au-delà de son aspect érudit, l’ouvrage se veut un trait d’union dans le dialogue entre les cultures. Pour paraphraser Wade Minkowski « si la poésie aide à vivre, la pensée elle, peut faire tomber les barrières de l’incompréhension qui empêchent de vivre pleinement ». Dans Le fixe et le mouvant, Adonis nous introduit dans les arcanes de la tradition et de l’innovation de la culture arabe. Il montre que celle-ci « bénéficie d’une double origine et les éléments qui la composent sont apparus à deux périodes distinctes. La première période, la jâhiliyya correspond à la période préislamique, la seconde est la période musulmane proprement dite ».

L’auteur en tire comme conséquence, une certaine lecture du passé à la lumière de la révélation du message religieux « c’est à partir de l’Islam que ce qui l’avait précédé, (le commencement) préislamique, fut réinterprété ». Mais « l’Islam est lui-même un commencement, puisqu’il est l’avènement d’une vérité nouvelle ». La jâhiliyya qui précède chronologiquement l’Islam « est définie comme telle parce que l’Islam est posé comme l’origine qui éclaire l’antériorité et la postérité ».

L’auteur prône la nécessité « pour toute définition de la culture arabe d’étudier avec précision le rapport qui s’incarne dans un conflit perpétuel entre la Tradition et la Création novatrice ».  Dès les premiers temps de l’Islam, sitôt après la mort du prophète, dit-il, ce conflit prit deux aspects : « un premier aspect d’ordre politique et religieux, qui concerne la définition du Calife ou de l’imâm, et un autre qui concerne les rapports entre la religion et la raison, la religion et la vie ».

  Ces deux aspects vont recouper des positions nettement opposées. La première concerne la primauté de la tribu des Quoraych et la parenté avec le prophète, pour assumer le pouvoir, « la seconde fait passer l’esprit avant la lettre, voyait dans l’Islam avant tout une religion et une vision de l’homme en tant qu’homme, et non de l’arabe en particulier ».

A cette scission au niveau du sens, « va correspondre une division d’ordre socio-économique, entre les deux courants ». La société se divisait en classes : « les nobles Quraychites et leurs alliés, d’autres part une classe inférieure formée de la plèbe, des nègres, de séditieux de tribus ou même d’esclaves ».

L’auteur aborde dans une perspective historique la question du temps et celle de la Révélation qui, même postérieure à la jâhilyya, l’englobe et la contient. Dans le déroulement de l’histoire, la Révélation est un absolu, « l’avenir constitue moins une dimension de découverte qu’une opportunité de conservation et de reprise : il n’est pas une instance de changement mais un simple instrument d’agencement et de réagencement de ce qui a été donné tout entier ».

De ce point de vue, le temps historique cesse d’avoir une valeur, en dehors même de la Révélation et « l’idée religieuse, n’advient pas dans l’histoire, elle se substitue à elle et se situe au-delà ». Le temps, n’est qu’une opportunité donnée à l’homme « de répéter la science délivrée par l’origine ». Il en est de même de l’espace qui serait « cet intermédiaire qui désigne l’homme à la précarité d’ici-bas qu’il traverse comme un pont fragile pour s’élever vers le ciel ».

Cette façon « de réduire le temps à un instant et l’espace à un point annule la causalité ». En tant que tel, l’homme perd dans cette vision circulaire voire unilatérale du message divin, son libre-arbitre. L’avenir, n’est plus un point vers lequel il faut tendre, mais un moment inscrit dans la mémoire. Et par effet retour, ce rapport au temps divinisé « transforme le passé en avenir ». L’homme, est en plein « dans un temps antérieur au sien, un temps qui précède sa propre expérience personnelle ».

 L’auteur, même si le lecteur n’adhère pas à toute l’approche critique, fait ainsi une description du temps « religieux » et du temps réel, qui éclaire d’une manière judicieuse l’utilisation régressive du passé, dont certains mouvements de l’Islam dogmatique, les salafistes wahhabites notamment, usent et abusent, dans la mesure où « le temps réel est une simple manière d’évoquer l’éternité ». La surestimation du passé et non pas sa réévaluation au regard de l’expérience, atteint alors sa démesure.

 Sous cet angle, l’étude des sociétés arabes présenterait beaucoup d’intérêt. Cet effort en plus, donne un certain éclairage sur le rapport entre religion et pouvoir qui pour l’approche en question « sont jumeaux, le premier est fondement, le second est gardien ».

Si le lecteur adopte cette thèse, c’est toute la perspective historique actuelle, qui se trouve ainsi oblitérée. Mais la lecture de l’ouvrage présente un intérêt indubitable. Elle a pour mérite de montrer, comment « le passé originel », envahit le présent de la société où les « gestes originels », sont répétés à l’infini et où « l’avenir, devient une forme incantatoire du passé et le temps réel une simple évocation de l’éternité ».

Le champ d’action humain, selon cette approche, serait réduit « au simple commentaire et à la simple exégèse ». De tout ce qui précède, l’auteur déduit que « la tradition devint alors l’élément déterminant de l’identité et du message de la Umma ».

Dans sa quête, il est confronté à sa propre réalité, tiraillé par le poète qu’il est à la recherche de perfection jamais atteinte face à la perfection proclamée du message divin. Pour le poète qu’il est « la poésie est, en effet, l’éternelle recherche d’une perfection jamais réalisée ».            

La prière et l’épée. Essais sur la culture arabe.Adonis. Traduction de l’arabe par Leila Khatib et Anne Wade Minkowski.

Editions : MERCURE DE France.

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